Nicolas Boileau dit Boileau Despréaux,
homme de lettres et principal théoricien de l'esthétique classique naît
à Paris en 1636.
Il est le quinzième enfant d'une famille bourgeoise. Orphelin de mère,
son père meurt alors qu'il n'a que 21 ans. Il entreprend des études
classiques qui reposeront sur toute son uvre. La théologie, puis
le droit l'intéressent fortement. En 1656 il devient avocat.
Il hérite d'une fortune suffisante pour survivre. Il découvre la poésie
et s'y consacre entièrement.
Il entre dans la bonne société et fréquente les salons. Son oeil aiguisé
et sa nature d'esthète ne manquent pas de nous décrire tout ce qui entre
dans le beau, dans la justesse et la clarté.
Dans ses satires, il raille les murs de l'époque, nie les personnalités
en vue, surtout les écrivains. Il se fait alors des inimitiés et des
ennemis mais devient célèbre.
Ses premières satires (I à VII) sont composées de 1657 à 1665 et publiées
en 1666. Le Chapelain décoiffé 1665, parodie du Cid.
Dès 1669, il se mit à travailler sur l'Art Poétique inspiré d'Horace.
Il est admis à la cour sous la protection de Madame de Maintenon, il
touche une pension et avec Racine est nommé historiographe du Roi. Cette
charge honorifique est très lucrative. Il est élu à l'Académie Française
en 1684.
Toute sa vie durant il défendra les écrivains de l'Antiquité qu'il considérait
comme des modèles indépassables.
En 1693, Il composa l'Ode Pindarique sur la prise de Namur, accompagné
d'un discours sur l'Ode. En 1694 " Réflexions sur Longin "
est la dixième satire, " contre les femmes ", où il accusait
celles-ci de soutenir le parti des modernes.
Les chants I à IV du Lutrin poème héroïcomique parodiant la tragédie
et l'épopée furent publiés en même temps que les épîtres I à IV en 1674.
Dernière épître de Boileau Sur l'amour de Dieu 1698.
La célèbre querelle des anciens et des modernes durera de 1687 à 1694.
Les anciens : Boileau, Racine, Bossuet, La Bruyère
Les modernes : Perrault, Quinault, Saint-Evremond, Fontenelle, Houdar
de la Motte
Cette querelle posait la question du progrès et de la naissance de nouvelles
idées, soutenues par une nouvelle esthétique.
Pour Boileau, l'art tend selon la doctrine classique à réaliser un idéal
de vérité que l'on peut atteindre par la voie de la raison, et par l'imitation
des anciens. La pureté de la langue, le naturel de l'expression, l'économie
des moyens sont les principales valeurs esthétiques du classicisme.
Le poète s'appuie sur les écrivains de l'antiquité et se querelle avec
les écrivains modernes.
Boileau est un perfectionniste, une part importante doit être accordée
au travail de l'écriture : " Vingt fois sur le métier remettez
votre ouvrage " (Art poétique, chant 1).
Il publia sont Art Poétique en 1674. Cet ouvrage le plus célèbre est
une excellente description des principales mises en pratique des écrivains
classiques.
Nicolas Boileau mourut pieusement le 13 mars 1711.